Le Christianisme en Turquie

Petite histoire de la CAPPADOCE                      Résumée  par Rita Kalindjian

 

 

Les premiers Chrétiens. Du 1er au 6e siècle.
Bien que nous disposions de pas mal de renseignements sur le Christianisme de l'Anatolie côtière à l'époque des apôtres nous sommes prives de connaissances sures sur la Cappadoce du 1er siècle.

A la fin du 2e siècle, il est certain qu'il y avait un nombre important de communautés Chrétiennes en Cappadoce. Au 3e siècle, certains prêtres notoires avaient fait de cette région un centre religieux très vivant. Le christianisme vivait alors sa période la plus mouvementée et la plus active.

Au 4e siècle, la Cappadoce était connue comme le pays de trois grands Saints : BASILE - LE - GRAND, GREGOIRE DE NAZIAN, et GREGOIRE DE NYASSA. La région était toujours un centre très actif du Christianisme. L'autorité religieuse de Césarée (Kayseri), la capitale de l'époque s'étendait jusqu' à Theodosiopolis (Erzurum), Melitene (Malatya) et l'Arménie. Et c'est a Césarée que Grégoire l'Illumine, évangéliste d'Arménie, fut ordonné par Basile. Il s'ensuit que les habitants de la Cappadoce construisent beaucoup d'églises et de monastères, souvent creusés dans le tendre tuf volcanique.

La Cappadoce est dans le centre du plateau anatolien, entre les villes d'Aksaray, Kayseri et Niğde. Le sol de ce vaste plateau, constitué d'un tuf d'origine volcanique, a subi une intense érosion et s'est déchiqueté en prenant des formes bizarres et fantastiques.
On continua à construire ainsi jusqu' à ce que les groupes chrétiens aient dû quitter la région. Les bâtiments de pierre disparurent petit à petit à cause des tremblements de terre ou des destructions humaines, mais les églises creusées dans les rochers par les hommes, ainsi que leurs peintures, furent endommagées dans une moindre mesure. Les dangers auxquels ces églises durent faire face étaient le vent et l'écoulement des eaux. Une fois des fentes ainsi formées, les églises furent soumises aux influences directes de la nature elle-même. De telles conditions géologiques firent de la Cappadoce rupestre un véritable « musée de monuments ».

L'histoire de ces monuments va des premiers jours du Christianisme jusqu'au 13e siècle. Ces monastères, églises et couvents chrétiens sont innombrables. Des colonnes, des cônes, des tours naturelles, qui sont à profusion dans la région, on fit des églises, des monastères, des villes souterraines, des chapelles, des monuments historiques. On les estime à mille environ. Parmi eux, 150 sont des églises et des chapelles ornées de peintures murales qui nous donnent de précieux renseignements sur l'architecture et l'art byzantins de la fin du Moyen-âge. De plus, ces dessins et figures nous donnent des indications sur l'histoire religieuse, alors que les documents écrits de cette époque sont très rares.

Avant de parler des églises rupestres,  il convient de jeter un coup d'œil sur l'histoire régionale byzantine. On sait que l'Anatolie Centrale était une région indépendante avant d'entrer sous la domination de Byzance, a l'époque de Tibère. Les Perses commencèrent à l'envahir à partir du 7e siècle. Ils occupèrent Césarée de 605 à 611. Puis, revenant au Sud, ils conquirent Jérusalem, et portèrent la vraie croix à Ctésiphon.

Césarée fut conquise deux fois, en 647 et en 726, mais ne fut pas détruite. Les arabes saccageaient et pillaient tout sur leur passage, et les populations le savaient bien. Les habitants des plaines trouvèrent refuge dans les villes souterraines de Kaymakli et Derinkuyu. Les montagnards, eux, s'abritèrent dans les églises creusées dans la roche. Lorsque l'ennemi arrivait, on bouchait les entrées avec de grandes pierres semblables à des meules. La seule chose que pouvaient alors faire les arabes, n'était de les enfumer. Cependant les arabes n'étaient pas le seul danger pour les chrétiens, nombre d'entre eux furent massacrés durant la période iconoclaste (726-843).

C'est après la moitié du 9e siècle, à la suite du recul arabe, que la région cessa d'être un champ de batailles. De province frontière, elle devint une province centrale. Au 10e siècle, Césarée, la plus grande ville de l'Anatolie, était le quartier général d'une importante organisation militaire. A cette époque, les Seldjoukides commencèrent à envahir l'Anatolie et occupèrent Césarée en 1097. En 1071, Alpaslan battit l'armée byzantine à Malazgirt et captura Diogène, ce qui marqua le début du déclin de l'Empire de Byzance. En 1082, les Seldjoukides s'emparèrent de la Citadelle de Césarée, et le peuple de Cappadoce  entra sous leur domination. Les Musulmans, imprégnés de culture persane, se montrèrent tolérants vis à vis du peuple chrétien. Les dernières années de ce siècle et le siècle suivant furent marqués par les luttes contre les Croisés, et par des conflits internes entre tribus turques.

La Cappadoce ne fut jamais réoccupée par Byzance, et le peuple de cette région se vit détaché de l'Empire du point de vue politique. Toutefois, bien qu'on voie des allusions à l'empereur byzantin dans les fresques du 10e siècle, il n'est pas question de la souveraineté seldjoukide. Cela prouve l'attachement du peuple de Cappadoce à l'empire byzantin. Une fresque  de la fin du 13e siècle nous le montre bien dans l'église St Georges à Belisirma.

Aux 13e et 14e siècles, sous la domination des Seldjoukides puis des mongols, régna une paix intermittente. L'Anatolie centrale, par où passaient et se croisaient les grandes routes du commerce, vit s'ériger des constructions islamiques telles que des mosquées, des caravansérails et des médreses (écoles coraniques). Apres un siècle de paix, la vie religieuse acquit une importance primordiale dans la région. Nous en avons la preuve dans les peintures murales de cinq églises du village de Damsa, à 15 km d'Urgup. Les communautés chrétiennes et musulmanes de Cappadoce vivaient dans la paix et la prospérité. Il existe encore une mosquée, une entrée appartenant à cette opégue. L'une de ces églises dédiée aux 40 martyrs de sébaste (1216-1217), se trouve dans le village Süveşe (Şahinefendi), à 20 km au sud d'Ürgüp. Damsa (taşkinpasa), connue alors sous le nom de TAMISUN, était le siège d'un évêché. Durant l'empire Ottoman, et jusqu'au 10e siècle, le peuple chrétien ne montra aucun signe d'activité.

LES DEVELOPPEMENTS RELIGIEUX EN CAPPADOCE
Le centre religieux de la Cappadoce, Césarée, d'abord sous la domination du patriarche d'Antioche, fut place sous celle du patriarche de Constantinople en 381. De la sorte, la ville reçut l'influence directe de la capitale grecque. Officiellement, elle resta fidèle à l'orthodoxie, et ne fut affectée ni par les nestoriens ni par les monophysites, ni par les pauliciens.

Dans certains monastères isolés, on conserva les anciens modes de pensée. La querelle iconoclaste préoccupa les esprits entre 726 et 843. Au début du 8e siècle, on adorait les images jusqu'à l'idolâtrie. Dans le même temps, les chrétiens subirent l'influence des musulmans et des juifs qui s'opposaient à l'adoration des figures et des images. D'après les lois religieuses, on ne devait pas représenter le Christ d'une façon aussi étrange et irrespectueuse, et les partisans les plus ardents des icones étaient les prêtres. Au 7e siècle, la communauté byzantine était séparée en deux groupes : les moines et les laïques. La lutte contre les icones continua, avec la persécution des moines, la fermeture des monastères et la révocation des privilèges religieux. La période iconoclaste fut interrompue durant le règne de l'impératrice IRENE (787-815). Mais CONSTATIN V  accéléra le mouvement en convoquant le Concile Iconoclaste.

Excepte la croix, toute figuration fut interdite, sous peine de punitions sévères. En 843, l'impératrice THEODORA mit fin à la période iconoclaste, toutes les églises détruites furent réparées, décorées de mosaïques, de dessins, de figures, d'icones. La vie monastique connut un renouveau en Cappadoce. Lorsque la frontière de l'Est fut en sécurité, après le XIe siècle, la Cappadoce était entièrement sous le contrôle de l'Empire. Même après l'arrive des turcs, l'administration des églises cappadociennes demeura sous le contrôles du Patriarche de Constantinople. Les évêques restèrent dans la région, quoique leur nombre diminuât après le 14e siècle.

LES PERIODES PRE-ICONOCLASTE ET ICONOCLASTE EN CAPPADOCE
La première phase du développement des églises rupestres dura du 5e siècle jusqu'à la moitié du 9e siècle. Quinze pour cent des églises existant encore font partie de ce groupe. En réalité, il y en eut bien d'avantage, mais elles ont subi une intense érosion et beaucoup d'entre elles ont été complètement perdues. On peut diviser cette période en 2 parties :

        I.            Les paléochrétiens qui vécurent avant le 7e siècle.

      II.            Les protobyzantins qui vécurent après le 7e siècle. Cette période elle-même, dont on a un grand nombre de fresques, comprend l'âge pré-iconoclaste et l'âge post-iconoclaste (soit avant 726 et après 787-815). Il est également possible que certains motifs simples, peints en rouge, ne datent pas forcement de la période iconoclaste, car il y avait des peintres qui s'inspiraient des symboles du christianisme primitif. Les poissons qui sont prés de la croix de couleur verte, dans l'abside sud de l'église au raisin de Zelve (Üzümlü), représentent la foi. Les populations de la Cappadoce vénéraient particulièrement de la croix qui représentait pour eux la vraie croix de Jérusalem. Jusqu'au 9e siècle, c'était une tradition iconographique en Cappadoce de peindre ou graver de grandes croix sous les coupoles ou les voutes des églises. Cette tradition se poursuivit jusqu'au 10e siècle. Dans certaines églises on trouve les symboles de la vigne.

L'abside sud de l'église de Zelve est toute décorée de vignes. Pour le reste, elle est ornée uniquement de croix sculptées. Il en va de même dans l'église Haçli à Kizilçukur. La théorie des iconoclastes fit naître une dualité parmi les moines de Cappadoce, et on voit deux tendances distinctes dans les décorations.

Apres la crise iconoclaste naquit un nouveau style de peinture. A la place des anciens symboles, on donna de l'importance aux événements et à la vie des scènes représentées. Les grandes croix et les motifs non figuratifs disparurent des voutes et des parois des églises.

LA PERIODE ARCHAÏQUE
Les églises archaïques de Cappadoce furent construites juste après la période iconoclaste (seconde moitié de 9e siècle et première moitié du 10e). Cela représente 35% du total des églises. Après 843, les religieux construisirent de nombreuses églises et les ornèrent d'abord de peintures dont les thèmes étaient ceux de la période pré-iconoclaste. Sur les parois et les voutes, ils représentaient l'enfance et la vie du christ, en une succession d'images que l'on peu comparer à des bandes dessinées.

Les sujets de la période archaïque sont à peu près les mêmes, mais le style est différent. On y peut distinguer l'influence des premiers chrétiens, de l'art gréco-romain, et de l'Orient. Il existe deux types essentiels, le premier étant la continuation des 5e et 6e siècles, et le second appelé « renaissance macédonienne ». Le premier style est une adaptation de l'art des premiers chrétiens. On en voit des exemples dans l'église St Jean de Güllüdere, et a Tavsanli près d'Ortahisar. Citons aussi la partie la plus ancienne de l'église Tokali, et l'église des Sains-Apôtres de Sinasos. Toutes ont été peintes par les mêmes artistes, avec une prédominance des motifs linéaires. L'église St Eustache est étonnante par son caractère, la vie des visages l'harmonie des couleurs dans des dessins stylisés. On prétend parfois que ces fresques sont  de style arménien, mais il n'existe aucune preuve concernant l'établissement des Arménien en Cappadoce. Il n'ya nulle église ou peinture arménienne dans toute la région, sinon de très récentes. La confusion vient de la ressemblance entre certaines miniatures arméniennes et leurs modèles byzantins. L'art byzantin atteignit son apogée dans la seconde moitié du 10e siècle et au début du XIe. Dix pour cent des églises de la région ont des fresques de cette époque. Les plus caractéristiques sont celles de l'église de Güvercinlik à Çavuşin, et la partie la plus récente de l'église Tokali. Là aussi, l'événement est de première importance. Dans les absides, jésus christ est représenté en majesté, ou comme un prophète entoure d'anges, dans une atmosphère mystique. Les anges de cette période représentent précisément l'art byzantin du 10e siècle.

 

 

L'ART BYZANTIN EN CAPPADOCE AU XIe SIECLE
On peut considérer l'art de la Cappadoce au XIe siècle comme un art byzantin. Vingt cinq pour cent des églises existant encore appartiennent à ce style. Le monachisme était alors en perte de vitesse. Certaines fresques furent commandées aux artistes par de riches personnages, souvent fonctionnaires de l'Empire. Il ya une grande différence entre les œuvres de cette période et celles de la période précédente. L'architecture adopta le plus souvent un plan en forme de croix, et le style décoratif fut considérablement modifie.

Certaines églises, comme l'église Direkli à Belisirma (976-1025) sont uniquement décorées de Saints. Les murs, les colonnes et le voutes en sont recouverts. Des l'entrée, on voit ensemble Ste Anne, la Vierge et l'enfant Jésus. Dans l'abside centrale, jésus figure en Pandokrátor (souverain du monde). A Göreme, dans les trois églises à colonnes bien conservées (Elmali, Karanlik, CARIKLI), LE Christ est toujours peint dans la soupole centrale avec un séraphin ou un archange. Dans certains dômes, Jésus Christ est représenté avec une courte barbe, ou même sans barbe du tout. En tant que fils d'une Vierge. Le sujet du christ en Juge-Souverain est une caractéristique du XIe siècle.

Au contraire, dans les églises byzantines hors de Cappadoce, le christ et la vierge sont toujours peints dans la coupole centrale. Les fresques du XIe siècle semblent moins spontanées et moins naturelles que celles de la période archaïque. A Göreme, il ya une série de chapelles toutes simples, a petites coupoles et d'églises en plan de croix, dont les décorations sont très primitives, avec des portraits peu soignées de Marie, de St Basile et des trois Saints Chevaliers (St Georges, St Theodore et St Démétrius). Beaucoup de ces peintures sont étalées directement sur la paroi rocheuse. D'autre part on a tenu compte des détails architecturaux, et les murs sont peints de manière a faire croire à des murs de brique. En plusieurs endroits, des croix peintes rappellent que l'église est consacrée. Dans l'ensemble, ces églises et ces chapelles sont d'une extrême richesse et d'une grande diversité.

 

 

Le XIIIe SIECLE  EN CAPPADOCE:
Comme nous l'avons dit plus haut, il n'est pas possible de voir des peintures de la fin de XIe siècle et du XIIe siècle en Cappadoce.

Au début du XIIIe siècle, beaucoup de centres religieux furent abandonnés, et il ne resta qu'une activité réduite. Près de dix pour cent des peintures sont de cette époque. Les fresques sont d'une qualité inférieure, avec des couleurs exagérées. Ce ne sont que de tristes reflets des fresques d'époque d'époques antérieures, car on avait oublié les caractères traditionnels de l'art cappadocien. Les relations avec les autres peuples de l'Empire étaient très relâchées. Les peintures de cette période se contenaient d'imiter l'art du XIe siècle, autrement dit des vieux artisans de la Cappadoce.

L'église des Quarante-Martyrs, de Sahinefendi (1216-1217), en est un exemple. Au nord de la nef, les quarante martyrs de Sébaste sont peints nus sur les glaces. Dans ce tableau, les lignes des figures sont très brutes, et les corps ont été dessinés d'une façon bizarre, sans naturel. Les visages des Apôtres qui se trouvent sous l'Ascension du Christ ne sont que l'imitation d'un ancien style. Ils sont nus, avec leurs vêtements à côté d'eux. On dit que cette peinture est une mauvaise copie de l'Ascension de Göreme. 

Les dernières peintures du XIIIe siècle se trouvent dans l'église St Georges à Ihlara (1283-1295). Après quoi, il y eut une longue interruption dans l'art de la peinture murale en Cappadoce, jusqu'à 19e siècle.

 

 

LES CENTRES RELIGIEUX  RUPESTRES EN CAPPADOCE
Le terme ‘église rupestre de Cappadoce' est généralement utilisé pour des églises de village et des monastères situés au pied du massif volcanique des monts Erciyes et Hasan.

Ces églises rupestres sont concentrées principalement aux environs des vallées de Göreme, Sognali, Ürgup, et Ortahisar. Au Moyen-âge, on creusa les roches de cette région pour construire les églises et les monastères. Au XIe et XIIe siècles, on les creusa pour servir de tombeaux et de maisons. Les églises sont différentes des autres églises d'Anatolie. Elles se caractérisent par leur grand nombre et par leur concentration autour d' Ürgup et de la vallée de Belisirma. Lorsque la beauté et la variété de la nature s'ajoutent à l'intérêt historique et artistique des églises, on comprend  l'attrait de la région sur les visiteurs.

Les centres religieux furent fondés à quelque  distance des villages. Il y a d'ailleurs une continuité dans le temps, car ces lieux furent occupés depuis les époques préhistoriques. Les plus anciennes églises étaient près des cimetières. Les colonnes des églises de Mavrucan et Avcilar sont de style ionique. En d'autres endroits on voit un style architectural paléochrétien. Il y a beaucoup de tombeaux ouverts dont on ignore à la fois la date  et l'identité des occupants.

Le tuf volcanique, s'il est irrigué, est excellent pour la culture des céréales, des légumes et des fruits. Aussi, moines et paysans pouvaient ils vivre côte à côte.

En examinant les églises rupestres, on s'aperçoit que chacune a eu un processus de développement différent. Certaines ont été construites il y a fort longtemps, et les ruines vont des premiers âges jusqu'à la période byzantine. Certaines ont été construites après l'invasion arabe et la période iconoclaste. Enfin, il y en a de  l'époque seldjoukide.

 

GӦREME 
C'est un village dans lequel se trouve le plus grand nombre de centres religieux et d'églises rupestres. Göreme n'est pas une région fertile comme Avcilar. C'est pourquoi ce fut un centre religieux plutôt qu'un centre agricole. Durant les premiers âges du Christianisme, c'était un centre modeste, lié à Avcilar et Cavusin.

Parmi les innombrables  églises et chapelles de Göreme, une seule peut être datée du 6e ou du 7e siècle. Il s'agit d'un oratoire, divisé en deux parties depuis l'effondrement d'un rocher. On peut y voir une peinture du visage du Christ, ainsi qu'une croix ornée dans une arcade.

Juste après la période iconoclaste, Göreme commença à se développer. Il y a beaucoup d'églises et de chapelles qui datent de la deuxième moitié du 9e siècle, et de la première moitié de 10e. L'église Kiliçlar est la plus grande de toutes. Les ornementations et les couleurs des artistes de Kiliçlar sont d'excellente qualité. L'église reproduit le plan byzantin de la croix inscrite. Les trois ‘églises à colonnes' de Göreme, sont aussi décorées avec des fresques byzantines d'une richesse et d'un intérêt exceptionnels. Ces trois églises sont précédées d'un narthex. Leur décoration peinte relate des scènes de la vie du Christ.

Il y a un autre groupe de chapelles appartenant au XIe siècle, creusées en forme de croix. A l'intérieur, au lieu de fresques figuratives, on voit de simples lignes et d'étranges figures censées représenter des Saints.

Les églises de Göreme et des vallons voisins El Nazar et Kiliçlar sont si nombreuses et si variées, qu'il faut plusieurs jours pour les visiter complètement.

Il faut noter que les églises du Xe siècle se trouvent sur le versant droit de la vallée, tandis que celles du XIe siècle se trouvent au sud. Aucune fresque de Göreme n'est postérieure au XIe siècle. Aux 18e et 19e siècles Göreme  a été un lieu de pèlerinage pour les Grecs qui vivaient à proximité. Plus tard, on transforma le site en un musée en plein air.

Références :

-Muammer Guzelgoz. Cappadoce-Goreme, Istanbul 1970.

-Turquie, La pierre qui façonne le christianisme- Le monde de la Bible-Hors Série-2009.

-Omer Demir. Le musée en plein air : Goreme

 

 

 

 

Saint Paul,
Un Saint Au Carrefour Des Religions                         Résumé  par Rita Kalindjian

Saint Paul, qui est avec Saint Pierre considéré comme le plus connu et probablement le plus important des missionnaires de la chrétienté, naquit en Turquie. C'est a l'intérieur des frontières des ce même pays qu'il effectua une grande partie de ses voyages, et qu'il fonda la plupart des premières communautés de fideles. Saint Paul joua un rôle majeur dans la propagation de la nouvelle foi, de Jérusalem à l'Anatolie, puis de là vers l'Europe toute entière. Les routes empruntées par Saint Paul qui auraient nécessité des mois de voyage même avec les moyens de notre époque, furent son lot quotidien durant de nombreuses années, et les multiples difficultés rencontrées en chemin ne le firent jamais renoncer à sa mission. Propageant jour et nuit ‘enseignement de Jésus avec courage, n'abandonnant pas malgré la pression de Arome, il poursuivit son chemin tout en sachant que son destin le conduirait à la mort. Saint Paul voyagea certes en Syrie, à Chypre, en Macédoine et end Grèce, mais c'est en Turquie qu'il passa le plus de temps, y dispensant son enseignement de la parcourant presque entièrement du sud à l'ouest. L'année jubilaire œcuménique Saint Paul est célébrée en 2008, à l' occasion du deuxième millénaire suppose de sa naissance. Ceux qui pourront se rendre en Turquie cette année la, auront ainsi l'occasion de découvrir sa ville de naissance, un grand nombre d'églises ou il prêcha et qui furent parmi les premiers lieux de la chrétienté ; et marcher sur ses pas le long de plusieurs voies antiques.

N'étant pas chrétien au départ, Saint Paul est décrit comme quelqu'un qui les persécuta dans un premier temps, menaçant et punissant ceux qui osaient abandonner la foi dominante. L'apparition de Jésus ressuscité alors qu'il était sur le chemin de Damas le rendit tout d'abord aveugle pendant quelques jours, jusqu' à ce qu'il lui soit révélé qu'il avait été choisi pour faire connaitre le nom du seigneur aux autres nations. Il fut alors baptise et devint chrétien. Ce miracle conduisit Saint Paul à devenir l'in des plus grands défenseurs de la cause chrétienne, et il entreprit de longs et difficiles voyages pour dispenser l'enseignement de la Bibles, réussissant à créer les premières communautés chrétiennes en région méditerranéennes, essentiellement en Anatolie.

Ne faisant pas partie des 12 apôtres de Jésus, son importante contribution a la propagation de la foi chrétienne fit qu'on lui donna le surnom d'apôtre d'Asie mineure.
Les textes relatifs à la vie et aux voyages de Saint Paul figurent notamment dans les actes du nouveau testament. Apres l'apparition de Jésus, décrite dans le 9e chapitre, les autres parties traitent des voyages entrepris par Saint Paul pour répandre le christianisme, voyages qui des déroulent en grande partie dans des villes situées en turquie et dont les noms sont mentionnés et des difficultés qu'il rencontra en chemin.

Premier Voyage De Saint Paul (Après J.C 46-49)
Saint Paul ne se déplaça pas jusqu'à ce qu'il quitte Jérusalem. La révélation faite à Saint Paul et à Barnabé est décrite dans le 13e chapitre des Actes, les autres chapitres, jusqu'au 21e étant consacrées aux voyages entrepris par le saint homme, à sa détention et à son jugement à Rome.

C'est vers l'an 46-48 que Saint Paul débuta son premier voyage à Antakya (Antioche) pour se rendre d'abord à Samandağ (Séleucie de Piérie) d'où il embarqua pour Chypre. Après y être resté quelques temps, il prit la mer à nouveau pour aller au port d'Antalya (Atteleia), pour rejoindre successivement Aksu(Pergé), Yalvaç (Antioche de Pisidie, situé dans le département actuel d'Isparta), Konya (Iconium), Hatunsaray (Lystre) dans le département de Karaman, et Derbé (l'actuel village d'Aşıran). Apres avoir prêché dans toutes ces cités et assuré la conversion d'un grand nombre de fidèles, il s'en retourna sur ses pas jusqu'à Aksu (Pergé) et Antalya, avant d'achever ce premier périple a Antakya (Antioche).

Deuxième Voyage De Saint Paul (Après J.C 49-52)

Ce second voyage est relaté entres les 15e et 18e chapitres des Actes. Ce deuxième déplacement ne se réalisa pas, comme lors du premier, suite à une révélation émanant du Saint Esprit, mais fut longuement mûri au cours d'une réunion à Jérusalem. Il est question, au début du voyage, d'un différend entre Paul et Barnabé, qui amena d'ailleurs Paul à entreprendre ce périple en compagnie de Silas au lieu de Barnabé. Une autre caractéristique de ce voyage est en rapport avec le Saint Esprit qui inspira Paul sur le choix de la route à suivre.

Ce voyage débuta également à Antakya (Antioche) où Paul rendit visite aux premiers endroits qu'il avait visités, afin de voir dans quel état se trouvaient les fidèles et les premières communautés qu'il avait grandement contribué à créer. Il est fait mention, dans ce second périple, de villes situées dans la région de Karaman (Derbé, Lystre) et de Konya (Iconium).

Et même si le Nouveau Testament n'en fait pas état, il, est for probable qu'il passa par Tarse, sa ville de naissance, qui se trouvait sur l'axe emprunté.

Saint Paul passa aussi par les régions centrales de la Turquie, situées en Galatie et en Phrygie autour de la capitale actuelle Ankara, avant d'atteindre Troie dans les Dardanelles, à proximité de Çanakkale. Ayant vu en rêve un macédonien en train de le supplier, il prit la décision de se rendre en Grèce, qu'il atteignit en bateau. Prêchant quelque temps dans diverses villes grecques et macédonienne, il reprit la mer pour rejoindre Ephèse en Turquie, puis fit un large crocher maritime pour aller jusqu'au port de Césarée en Israël, d'où il revint vers Antakya(Antioche). D'autres sources indiquent qu'il repassa en Galatie et en Phrygie pour y renforcer l'esprit de résistance des premiers fidèles.

Troisième Voyage De Saint Paul (Après J.C 53-57)
Le troisième voyage de Saint Paul est traité entre le 19e et le 21e chapitre des Actes. Il se rendit à Ephèse en passant à travers les régions de l'Anatolie Centrale, et y résida pendant une durée assez longue afin d'y enraciner son enseignement. Il rejoignit Ephèse ensuite les Dardanelles puis la Macédoine, revint aux Dardanelles par la mer, et s'y établit quelque temps pour y prêcher et accomplir certains miracles. C'est à pied qu'il se rendit de Troie à Behramkale (Assos), avant de passer à Milet, où il s'entretint avec les sages d'Ephèse.

Sentant sa fin prochaine, il leur fit ses adieux. Leur demandant a tous de ne pas perdre la foi après son départ, de ne jamais renoncer à propager les paroles du Christ, Paul fut accompagne au port dans les larmes. Il passa par les îles de Cos et de Rhodes, puis changea d'embarcation à Gelemiş (Patara) sur les côtes turques avant de rejoindre successivement Finike (Phoenicus), la Syrie et Jérusalem, où il allait être arrêté. Emprisonné puis jugé sur place, il fut décidé de l'envoyer à Rome, qui devint le lieu de son incarcération.

Quatrième Voyage De Saint Paul (Après J.C 58-64)
L'arrestation de Saint Paul et son envoi à Rome peut être considéré comme étant son quatrième et dernier voyage. Malgré le fait qu'il était détenu, et qu'il était envoyé à Rome pour y être jugé, l'équipage du bateau eut apparemment une conduite correcte, en ne lui manquant pas de respect. Le bateau transportant l'illustre prisonnier suivit les côtes sud de la Méditerranée, La Cilicie et la Pamphylie, et ancra dans le port de Myra à Andriake.

C'est là que Paul fut transféré à bord d'un autre vaisseau en partance pour l'Italie, qui allait faire escale à Datça (Cnide-Knydos)

C'est à Rome qu'il devait être martyrisé, à une date se situant probablement 64 de notre ère.

 

L

Saint Paul à Antakya (Antioche)

e nom de la ville provient d'Antiochos, le père de Séleucos 1er, l'un des successeurs d'Alexandre le Grand. Située au carrefour des routes entre l'Anatolie et le Moyen Orient, et placée à un emplacement stratégique, la ville fut utilisée par plusieurs civilisations. Quatrième plus grande ville sous l'Empire romain, après celles de Rome, d'Alexandrie et d'Ephèse, Antioche connut un essor rapide, et devient également un centre religieux de toute première importance. Ayant accueilli de tout temps des croyances différents, Antakya ne fut portant jamais la scène de confrontations et heurts entre ces religions. Les trois principaux cultes monothéistes sont toujours présents dans cette ville avec des maisons, des synagogues, des églises, des mosquées et même des cimetières qui continuent à se côtoyer, à se fondre l'un dans l'autre, permettant ainsi au principe de fraternité des religions qui caractérise Antakya de se perpétuer dans l'histoire. C'est peut-être cette tolérance et cette fraternité qui poussa Saint Paul et ses fidèles à accorder une telle importance à cette cité. Antakya fut effectivement une ville importante pour Paul et pour le christianisme. Les fidèles s'y établirent dès le 1e siècle, des églises et des communautés s'y développèrent, l'enseignement chrétien y fut dispensé, le carême y fut observé et nombre d'étudiants y furent formés.



Vous découvriez à Antakya des traces laissées par des religions et des cultures différentes, ainsi que l'église Saint Pierre, probablement la première église au monde ; et le monastère Saint Siméon. Antakya, lieu de pèlerinage de premier ordre, fut la seconde ville la plus importante pour la chrétienté, juste après Jérusalem, devenant pour cette raison au 7e siècle l'un des cinq patriarcats majeurs de l'époque.

La grotte et L'église Saint Pierre
Située au nord-ouest d'Antakya, ce site, qui a la particularité d'être la plus ancienne église au monde, fut donc l'endroit ou se réunirent les premières communautés de chrétiens, qui eurent l'occasion d'écouter les prêches de Paul, de Pierre et de Barnabé.

Cette ville, qui fut l'une des premières cités d'où se propagea l'enseignement du Christ, constitua également le point de départ des voyages de Saint Paul. C'est pendant qu'une communauté de croyants, incluant aussi Paul et Barnabé, récemment convertis, s'était rassemblée à Antakya pour y exercer leur culte et observer le jeûne, qu'une inspiration divine leur révéla que Paul et Barnabé avaient été choisis pour aller porter au monde le nom de Jésus Christ. C'est ainsi que débuta le premier des voyages de Saint Paul, qui allaient s'étaler sur des années. Ils s'embarquèrent du port d'Antakya, qui était à l'époque situé à Samandağ (Séleucie de Piérie), et se rendirent sure l'île de chypre et dans les villes de la côte sud de la Turquie pour y dispenser son enseignement, réaliser un certain nombre de miracles et surmonter bien des difficultés, se termina également à Antakya, ville ou le Saint Esprit lui était apparu. Il devait confier à ses élèves que les obstacles rencontres en chemin, loin de la dissuader, l'avaient au contraire encouragé, indiquant qu'on ne pouvait atteindre le royaume de Dieu qu'au travers d'un grand nombre d'épreuves. Le second voyage de Saint Paul, qui passa par la Galatie et la Phrygie, devait aussi prendre fin dans la même ville d'Antakya.

Suite à la crucifixion de Jésus, Pierre se rendit à Antakya, et réunit la communauté des fidèles à l'intérieur de cette grotte, où le nom de Chrétiens leur fut donné pour la première fois dans l'histoire. Pierre fut également ce jour là, en quelque sorte, le premier officiant de la nouvelle religion, d'où évidente importance du lieu dans l'histoire du christianisme.

L'église a été construite devant cette petite grotte, qui est de 7 mètres de haut sur 9.5 de large, avec une profondeur de 13.5 mètres. La grotte se trouve sur les flancs du mont Stauris (Hac Dagi). Le sol est partiellement pavé de mosaïques qui datent du 5e siècle. Une ouverture située dans la roche juste à gauche de l'autel devait peut-être  servir à l'évacuation rapide du lieu en cas de danger.

Les Croisés, au 11e siècle, agrandirent l'église de quelques mètres. Le pape Pie IX, en 1863 accorda une importance toute particulière à l'endroit, qui fut restauré grâce à l'intervention de Napoléon III. Paul VI, en 1963, en fit un lieu de pèlerinage officiel de la chrétienté. Une célébration est organisée chaque année à la date du 29 juin, avec la participation de la communauté chrétienne et d'un grand nombre d'hommes de religion venant d'horizons très divers.

Références :        

Saint Paul, un Saint au Carrefour Des Religions

Turquie, La pierre qui façonne le christianisme- Le monde de la Bible-Hors Série-2009.

 


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