Cancer du sein : le dépistage précoce, un gage de guérison

Éduquer, informer et sensibiliser sur le cancer du sein. Une session a réuni récemment les différents médias, avec pour message : un dépistage précoce peut sauver les vies.

Il ne se passe pas une occasion sans que les spécialistes de la santé ne mettent l'accent sur l'importance d'un dépistage précoce du cancer du sein, pour sauver la vie. Ce message a été encore une fois véhiculé dans le cadre de la deuxième session de formation, organisée par les laboratoires Roche, à l'intention des journalistes.
« Le cancer du sein n'est pas une maladie nouvelle. Elle a été décrite pour la première fois à l'époque des pharaons, il y a plus de 5 000 ans, explique le Dr Nagi el-Saghir, oncologue, qui a donné un bref aperçu sur l'évolution des traitements au cours des siècles derniers

Les études menées dans le monde ont montré que le cancer du sein demeure le plus fréquent chez la femme. « Une femme sur huit aux États-Unis et une femme sur neuf en Europe le développeront à une certaine période de leur vie », souligne le Dr Saghir.
Présentant les résultats d'une étude menée sur l'incidence du cancer dans les pays arabes, il indique que 14 à 42 % des tumeurs diagnostiquées chez la femme dans cette région du monde sont mammaires. « L'étude montre aussi que 9 à 69 femmes sur 100 000 sont diagnostiquées chaque année avec une tumeur au sein, poursuit-il. Malheureusement, 60 à 80 % des cas sont détectés à un stade avancé de la maladie et dans 66 à 80  % des cas, l'ablation du sein est pratiquée. »
Au Liban, le cancer du sein constitue 35 % des cas de cancer diagnostiqués chez la femme. « Au cours des quatre dernières décennies, l'incidence de la maladie a plus que doublé dans notre pays, insiste le Dr Saghir. En 1966, 20 femmes sur 100 000 étaient diagnostiquées par an avec une tumeur au sein. Un chiffre qui a passé à 46,7 femmes sur 100 000 par an, en 1998. Bien que la tumeur continue à être détectée à un stade avancé, de plus en plus de femmes nous consultent à un stade précoce de la maladie. »
Pourquoi le cancer du sein augmente-t-il dans les pays arabes alors qu'une baisse dans son incidence est observée aux États-Unis ? « Parce que de plus en plus de cas sont détectés, répond le Dr Saghir. Mais aussi en raison du changement du style de vie. Les femmes sont de plus en plus sédentaires et consomment plus une alimentation riche en matières grasses. À cela s'ajoutent les premières grossesses tardives. » La prévention primaire, selon le Dr Saghir, consiste donc notamment à adopter un mode de vie sain.
Et de préciser que les principales raisons des tumeurs diagnostiquées à un stade avancé demeurent essentiellement la peur de la maladie, qui continue à être associée à la mort, la honte, la peur des conséquences sociales (le mari qui déserte sa femme, etc.), le manque de sensibilisation et le non-accès au traitement dans certaines régions.

Traitements sur mesure
L'avancée majeure effectuée ces dernières années dans la prise en charge d'une tumeur au sein demeure les traitements taillés sur mesure. « Il n'existe pas une tumeur, mais des tumeurs du sein, affirme le Dr Saghir. Nous connaissons au moins quatre formes du cancer du sein auxquelles correspondent des traitements différents. »
« La chirurgie demeure indiquée pour enlever la tumeur, ajoute-t-il. Mais les ablations ne sont plus permises dans tous les cas. Les chirurgiens doivent être familiers avec les chirurgies non invasives, qui ont pour but de préserver le sein. » Et de mettre l'accent sur les avancées effectuées au niveau chirurgical pour reconstruire le sein.
Le Dr Saghir a conclu en insistant sur la nécessité de poursuivre les campagnes de sensibilisation, notamment pour changer les mentalités et pour lever le tabou qui continue à entourer la maladie.
Le Dr Joseph Makdessi, oncologue, a pour sa part présenté un cas et les différentes étapes suivies dans le traitement et la prise en charge

 

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