Le Di-Antalvic va être retiré des pharmacies en France

L'Agence européenne d'évaluation des médicaments (EMEA) affirme que les médicaments antidouleur de ce type peuvent être mortels en cas de surdosage.

Les Di-Antalvic et consorts n'auront bientôt plus droit de cité dans les tiroirs des pharmacies.

Jeudi, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a annoncé que les médicaments antidouleur mêlant paracétamol et DXP (dextropropoxyphène) allaient être progressivement retirés d'ici à un an, en raison du caractère toxique de la combinaison en cas de surdosage, volontaire ou accidentel. Les médecins sont également priés de ne plus prescrire la trentaine de médicaments contenant cette association en France.

Ce retrait, déjà effectif en Grande-Bretagne et en Suède depuis cinq ans, intervient après une recommandation de l'Agence européenne d'évaluation des médicaments (EMEA). En Suède (pour 9 millions d'habitants), des études ont relevé 200 morts par an et en Grande-Bretagne (pour 60 millions d'habitants), entre 300 et 400 par an, à l'occasion d'intoxications volontaires (tentatives de suicide) ou accidentelles à ce médicament.

Délivré sur ordonnance depuis 1964, ce médicament est indiqué dans le traitement des douleurs modérées ou intenses, ou qui ne sont soulagées ni par l'aspirine, ni par le paracétamol, ni par l'ibuprofène utilisé seul, explique l'Afssaps.

L'Afssaps suit, mais diverge

Même si l'agence française est tenue de suivre la recommandation de son aînée européenne, elle n'estimait pas que ce produit doive être retiré du marché.

Les études effectuées dans l'Hexagone, notamment en 2005 et en 2006, ont en effet «mis en évidence un nombre de décès inférieur à celui observé en Suède et au Royaume-Uni», affirme l'Afssaps. Dans ces conditions, elle «avait considéré que ces données ne justifiaient pas de mesures de restriction ou de remise en cause de l'usage du DXP.»

En attendant le retrait progressif du Di-Antalvic et de ses génériques en France, il est recommandé aux patients concernés de «contacter leur médecin, sans urgence, par exemple dans le cadre du renouvellement de leur ordonnance, afin que leur traitement soit reconsidéré».

Les Français sont les premiers concernés par cette nouvelle recommandation, puisqu'à eux seuls, ils représentent 95% de la consommation européenne de l'association paracétamol/DXP.

 

(lefigaro)