Les rotatives solaires ont commencé à tourner

Par Denis Delbecq • 18 septembre 2009 à 21:27 • Categorie: Actualités

 

La firme californienne Nanosolar a annoncé le démarrage de deux usines de production de panneaux solaires par un procédé d’imprimerie. Début septembre, ses «rotatives» de l’usine allemande de Luckenwalde, près de Berlin, ont commencé à tourner. Une manière de profiter du boom de l’énergie solaire outre-Rhin. L’usine pourra produire jusque 640 mégawatts-crête par an, l’équivalent de 11% de la production mondiale de cellules solaires en 2008. Dans un premier temps, Nanosolar y produira 1 MW de cellules solaires par mois, avant d’accélérer ses cadences de production. L’industriel a également annoncé la mise en service de son usine américaine de San José (Californie). Il affirme disposer d’un carnet de commandes de 2,7 milliards d’euros, dont une centrale solaire de 2000 MW commandée par la Chine.

Contrairement aux autres technologies de fabrication de cellules photovoltaïques, qui reposent sur l’utilisation de machines sous ultra-vide, Nanosolar a développé un procédé similaire à l’imprimerie pour déposer des nanoparticules (1) et former une couche mince sur une fine feuille d’alliage à base d’aluminium. Cette couche semi-conductrice, qui produit du courant lorsqu’elle reçoit de la lumière, serait cent fois plus mince que les surfaces actives des panneaux solaires en silicium mono ou polycristallin. Selon le National Renewable Energy Laboratory, un laboratoire indépendant américain, les cellules solaires de Nanosolar affichent un rendement maximal de 16,4%, soit 2% de mieux qu’il y a un an. Compte-tenu des disparités d’une cellule à l’autre, l’industriel avance une efficacité moyenne de 11% pour ses produits assemblés en panneaux. L’industriel vante aussi la finesse de ses panneaux pour justifier de coûts d’installation plus faibles qu’avec les technologies concurrentes. Mais ni le prix des panneaux, ni le montant des frais d’installation n’ont été rendus publics.

Pour construire ses usines et industrialiser son procédé, Nanosolar a levé plus de cinq cent millions de dollars de capitaux. En mars 2008, EDF Energies Nouvelles, filiale de l’électricien français, avait annoncé un partenariat et l’injection de 50 millions de dollars dans l’entreprise Californienne.

(1) Le semi-conducteur est un alliage de cuivre, d’indium, de gallium et de sélénium.

En savoir plus (en anglais): la vidéo de démonstration publiée par Nanosolar.

Reference Sciences Et Vie