Le lithium coule à flot dans les entrailles de la Terre

Plusieurs Etats, à commencer par l’Islande, l’Italie et la Californie, exploitent les eaux chaudes de zones volcaniques pour produire de l’électricité. Une jeune entreprise américaine se propose d’en extraire du lithium, un composant indispensable pour les batteries, et notamment pour les accumulateurs des véhicules électriques dont la production de masse devrait démarrer d’ici 2011.

C’est au Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL), que l’idée aurait jailli en premier. En 2007, certains de ces chercheurs ont donc créé leur startup, Simbol Mining, avec la production de lithium en ligne de mire. Car les eaux à haute température chauffées par la proximité de réservoirs de lave contiendraient autant du précieux métal que les mines très convoitées de Bolivie. Simbol Mining entend utiliser un brevet déposé par le LLNL pour précipiter et extraire les silicates contenus dans les eaux géothermiques, qui empêchaient jusqu’à présent de capturer le lithium présent. L’entreprise espère «louer» les eaux de plusieurs centrales du sud-ouest américain, le temps d’en filtrer le lithium, avant qu’elles soient réinjectées dans les puits.

En 2008, vingt-huit mille tonnes de lithium ont été produites dans les mines de la planète, principalement en Australie, en Argentine et au Chili. Les déserts salés des hauts-plateaux boliviens, qui contiendraient 15% des réserves conventionnelles de lithium, sont convoités par le français Bolloré; le coréen LG et le japonais Mitsubishi. Des réserves que le président Bolivien réélu début décembre, Evo Morales, n’entend pas laisser filer sans qu’elles profitent à son pays.

Pour les Etats-Unis, qui ne sont pas en odeur de sainteté en Bolivie, l’extraction de lithium dans des forages géothermiques de Californie et d’Etats voisins, serait donc une aubaine. Pour le moment, Simbol Mining reste très discret sur sa méthode, et sur ses conséquences environnementales. L’embryon de site internet de l’entreprise explique brièvement que le lithium d’origine géothermique ne génère ni déchets, ni gaz carbonique, et que son extraction est particulièrement économique. Des affirmations qui devront être démontrées à l’avenir. Alors que les grands constructeurs automobiles auront besoin de dizaines de milliers de tonnes de lithium pour propulser leurs véhicules électriques, la petite entreprise espère bien avoir trouvé la poule aux œufs d’or.

Image: Centrale géothermique en Islande. © Denis Delbecq

Reference Sciences&Vie