2009 a été une année chaude pour la planète

Pourquoi fait-il si froid alors que le climat se réchauffe? «Parce que c’est l’hiver», a répondu cette semaine le climatologue vedette de la Nasa, James Hansen, dans une tribune publiée sur son site Internet à l’Université de Columbia. La vague de froid qui frappe une partie des Etats-Unis n’est donc qu’un paramètre météorologique qui s’explique par les conditions météorologiques qui règnent au pôle Nord, et qui ne changent rien au problème de fond: le climat de la planète se réchauffe.

Selon les calculs du Goddard Institute for Space Studies (Nasa, Etats-Unis), le centre de recherche dirigé par James Hansen, l’année 2009 aura été la seconde année la plus chaude depuis cent trente années, quand les températures sur la planète ont commencé à être répertoriées de manière sérieuse. Alors que 2008 avait été l’année la plus fraîche de la décennie, 2009 vient se hisser sur le podium, à quelques fractions de degrés seulement de 2005, année la plus chaude depuis 1880, selon les climatologues. Et la décennie écoulée est elle aussi la plus chaude depuis la même époque.

Bien évidemment, il existe des variations importantes d’une année sur l’autre, en raison de phénomènes climatiques cycliques, à commencer par l’alternance Niño/Niña dans le Pacifique. En 2008, c’est ce dernier phénomène, un refroidissement des eaux de surface dans une partie du Pacifique, qui avait fait chuter la température moyenne de la planète. Et l’an dernier, l’affaiblissement de la Niña au début de l’année, puis le retour en octobre d’un Niño (réchauffement des eaux dans le Pacifique), a redonné un coup de chaud à notre atmosphère. Et cela, malgré la faible activité solaire, qui a contribué à diminuer —faiblement— la température de la planète. Selon la Nasa, les éruptions volcaniques, qui peuvent modifier de manière importante la température du globe en rejetant des poussières réfléchissantes, n’ont pas influé sur le climat en 2009. Au final, le centre de recherches estime que si le Niño se maintient cette année, il est probable que 2010 viendra remplacer 2005 sur le podium des années les plus chaudes depuis 1880.

Mais mesurer l’évolution du climat ne se fait pas en comparant une année par rapport à la précédente, comme l’a rappelé le climatologue Gavin Schmidt, dans un communiqué-interview publié par la Nasa. «La différence entre la seconde et la sixième année du classement des températures est minuscule. Que cela soit 2003, 2007 ou 2009 qui soit classé en second n’a pas grande importance. Ces classements ont plus de sens quand ils sont fait sur des tendances de fond.»

Pour avoir une idée de cette tendance de fond, les chercheurs lissent les observations (sur une période de cinq ou onze ans) pour gommer les variations climatiques d’une année sur l’autre. Et comme le rappelle Hansen, ces températures en “moyenne glissante” n’ont jamais cessé de grimper.

Pour parer aux critiques émanant des climato-sceptiques, qui reprochent aux climatologues d’arranger les données pour les faire coller avec l’idée de réchauffement climatique, la Nasa a rappelé à cette occasion qu’elle s’appuie sur des données météorologiques publiques (relevés de stations au sol, instrumentation satellite, etc.) et que son programme de calcul est disponible pour ceux qui voudraient reproduire ses résultats.

Image: © Denis Delbecq

Reference l 'Orient Le jour