Abattage de 2 cedres du Liban au nord de la France suscite l'emotion

 

Voilà une perte difficile à digérer pour les habitants de Charles-Mezieres très attachés à leurs vieux cedres du Liban,rapporte le quotidien regional francais L”UNION”du 26/2/2009  

C'est un riverain de la place Bozzi dans la commune qui a donné l'alerte. « Ils sont en train de couper les arbres devant l'hôtel en construction. Je me demande même s'ils ne sont pas sur le domaine public ! », s'est-il ému.
Mais en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, les deux magnifiques cèdres du Liban sont tombés. La Ville a rapidement confirmé avoir donné son autorisation pour cet abattage. Les racines des arbres auraient été endommagées durant les travaux. Ils étaient promis à une mort certaine et cela devenait donc une question de sécurité. Jean-Charles Van Bervesseles, ancien élu communiste, et riverain du secteur, est tout de suite monté au créneau avec la passion qu'on lui connaît.
La politique de l'arbre
« L'explication donnée dans le journal est complètement farfelue ! Ces arbres n'étaient absolument pas endommagés. Quand on fait une erreur politique, il faut au moins avoir le courage moral de l'assumer ! »
Il a également fait référence à une lettre adressée au maire par Sylvain Dalla-Rosa. L'adjoint au maire confirme bien ce courrier, daté du 20 février, jour de l'abattage.
Dans la copie que nous nous sommes procurés, le message est sans appel. « J'ai du mal à saisir l'autorisation qui a été donnée […] de couper les deux cèdres du Liban qui étaient à ce carrefour ».
Et l'élu communiste de rappeler une « réunion regroupant plusieurs adjoints et sous la présidence du Premier
Adjoint, nous avions, à l'unanimité, refusé cet abattage ». Il poursuit en constatant : « Pour satisfaire l'appétit mercantile de responsables […], nous venons de nous mettre à dos de nombreux Carolomacériens et des associations de protection de la nature ».
Il ne nous a pas caché qu'il souhaitait qu'une compensation soit demandée à l'hôtel, qui pourrait financer la plantation d'autres arbres dans le secteur.
Un autre adjoint au maire garde cet abattage en travers de la gorge, c'est Philippe Lenice. Il l'a appris… en lisant le journal, autant dire qu'il a eu le sentiment d'être mis devant le fait accompli.
« Je n'ai pas été mis au courant. Depuis longtemps, je préconise que, dans les chantiers, on puisse avoir le souci de préserver les arbres. Il faut que les entreprises qui interviennent intègrent cette contrainte ».
L'élu Vert se préoccupe du sort des arbres remarquables qui existent à Charleville-Mézières. « Ils doivent être protégés, même sur le domaine privé ». Évidemment, il conçoit qu'il puisse exister des cas où il est difficile de concilier tout.
« Mais transplanter un arbre, c'est possible ! Ça demande une étude et ça a un coût, c'est certain mais encore faut-il poser la question en amont ! » Philippe Lenice ne veut pas que cette partie intégrante du patrimoine de la ville disparaisse comme ça… sous n'importe quel prétexte.
« Il faut une politique de l'arbre. Toutes les réactions montrent que les gens sont attachés à ce qui fait partie de leur environnement ».
Valérie Léonard

 http://www.lunion.presse.fr/index.php/cms/13/article/257100/

Les_cedres_de_la_place_Bozzi_dechainent_les_passions