Le Liban le plus affecté par la crise

Les économies du Golfe et du Moyen-Orient sont fortement touchées par la crise mondiale en raison de la forte baisse des prix du pétrole, a prévenu hier le Fonds monétaire international.

« La chute extrêmement importante des prix du pétrole frappe durement la région du Moyen-Orient », souligne le Fonds monétaire international (FMI), dans ses prévisions pour l'économie mondiale publiées hier. La contraction sur les marchés internationaux du crédit et le recul des investissements étrangers ont également un impact négatif, ajoute-t-il.
La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la région devrait toutefois rester positive en 2009 (+2,5 %) et en 2010 (+3,5 %) mais en net retrait par rapport à 2008 (+5,9 %) et 2007 (+6,3 %)

« Les marchés immobiliers et boursiers ont été soumis à d'intenses pressions dans la région », relève le FMI, les fonds souverains gérés par les pays pétroliers subissant de leur côté d'importantes dévalorisations de leurs actifs.
Dans le cas de l'Égypte, de la Jordanie et du Liban, qui ne sont pas producteurs de pétrole, ce sont les revenus du tourisme qui ont fortement baissé. « Le ralentissement de la croissance devrait en gros être identique dans les pays producteurs de pétrole et ceux qui ne le sont pas », souligne le FMI.
« Parmi les pays non producteurs de pétrole, le Liban subira le ralentissement le plus fort, car les conditions difficiles de liquidités externes vont accroître le service de la dette et le ralentissement dans le Golfe va réduire les transferts », affirme le FMI, en prévoyant que le PIB ne progressera que de 3 % en 2009 et de 4 % en 2010 après 8,5 % en 2008.
Le Liban sera ainsi le deuxième pays le plus affecté dans la région après les Émirats arabes unis qui devraient être fortement touchés, en raison des mouvements de rapatriement des capitaux extérieurs qui y avaient été attirés par des spéculations sur une réévaluation de la devise des EAU.
Le rôle de centre financier joué par les Émirats les expose également plus particulièrement que les autres et le PIB devrait y reculer en 2009 (-0,6 %) avant de reprendre à +1,6 % en 2010. Le Koweït devrait également voir son PIB reculer de -1,1 % cette année puis rebondir à 2,4 % en 2010.
Quant à l'Arabie saoudite, les pouvoirs publics tentent de compenser avec de l'argent public le retrait des capitaux privés mais le PIB va néanmoins y reculer de -0,9 % en 2009 avant de progresser de 2,9 % en 2010.
Seul le Qatar profite de la forte augmentation de sa production de gaz et son économie devrait continuer de décoller avec +18 % de croissance du PIB en 2009, après 16,5 % en 2008.