Un nouveau lac artificiel dans les 45 jours dans la réserve du Chouf

Un nouveau lac artificiel dans les 45 jours dans la réserve du Chouf

Par Amer ZEINEDDINE

Un lac artificiel de grande envergure sera bientôt construit dans le périmètre de la réserve du Chouf dans le but de lutter plus efficacement, le cas échéant, contre les incendies. Ce lac, qui pourra contenir jusqu’à 90 000 mètres cubes d’eau, devrait coûter plus de 350 000 dollars et nécessitera 45 jours de travail. L’intérêt de tels projets est autant écologique qu’agricole et de développement, puisque les habitants peuvent s’approvisionner dans ces points d’eau.
Il ne s’agit pas du premier lac artificiel construit dans la région : beaucoup ont déjà été aménagés et aident actuellement les agriculteurs à irriguer leurs cultures durant les périodes de sécheresse en été. Leur première conséquence a été l’augmentation du nombre de terres cultivées ces derniers temps dans la région. Ces projets sont, la plupart du temps, financés par des particuliers ou des donateurs internationaux, et une partie a été assurée par le chef du Rassemblement démocratique, le président du Parti socialiste progressiste (PSP), le député Walid Joumblatt. Douze lacs sont déjà disponibles dans la région, avec une capacité de 8 à 20 000 mètres cubes d’eau stockés.
Une tournée a été organisée pour les journalistes par certaines municipalités du Haut Chouf, notamment pour fournir des explications sur le nouveau projet dans la réserve. Celui-ci, comme l’a assuré le président du conseil municipal de Jbah, Raja Batlouni, sera situé à 1 600 mètres d’altitude et couvrira une superficie de 16 000 mètres carrés. Il aura une profondeur de six mètres et pourra contenir 90 000 mètres cubes d’eau, collectés durant les mois d’hiver. « Le principal objectif est de faciliter la tâche aux citernes d’eau qui devront intervenir en cas d’incendie », a-t-il précisé. M. Batlouni a aussi insisté sur l’importance des projets de développement dont l’eau est un facteur important et qui ramènent les agriculteurs vers leurs terres, évoquant les sessions de formation et autres programmes. Il a aussi rappelé que sa municipalité a construit deux lacs d’une capacité de stockage de 10 000 mètres cubes d’eau chacun.
Pour sa part, le coordinateur scientifique de la réserve du Chouf, Nizar Hani, a précisé que la présence d’un tel lac favorisera la protection de la biodiversité, sachant que la construction de lacs dans la région a commencé en 2000, avec l’aide de l’ambassade du Japon. Un tel point d’eau devient un repère pour les animaux qui viendront y boire, a-t-il poursuivi, au cours des sept mois de sécheresse. Il a ajouté que ce lac permettra d’aller de l’avant dans la plantation de quelque mille plants de cèdres. M. Hani a rendu hommage à la contribution effective de M. Joumblatt qui, à travers ses contacts, a pu mobiliser des parties intéressées par la protection de l’environnement.
Pour sa part, Nasser Zeidane, président de la municipalité de Mresti, a assuré que quatre lacs artificiels dans son village servent actuellement à irriguer 100 000 arbres fruitiers, sans compter qu’ils ont contribué à développer l’écotourisme dans la localité. Il a ajouté que le coût d’un lac était de près de 50 000 dollars, mais ce coût a augmenté en raison de la hausse du prix du pétrole : en effet, l’isolant qui recouvre les parois du lac est constitué d’une matière pétrolière. Il a lui aussi remercié M. Joumblatt pour sa contribution.
Les lacs artificiels sont une réponse efficace au manque d’eau durant la période de sécheresse, surtout dans un contexte de gaspillage d’eau et de réchauffement climatique.