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Un site en danger, le Pont Naturel

 

Le Pont Naturel de Kfardebian est un des huit sites protégés par la Loi du 8 juillet 1939 et les 2 décrets No 434 du 28-3-1942 et No 9195 du 8-10-1974.

C'est le Comité SOS-Environnement de l'APSAD (Association pour la Protection des Sites et Anciennes Demeures) qui avait en 1994 alerté les autorités au sujet de travaux entrepris sur le Pont, mobilisant l'opinion publique et portant l'affaire au plus haut niveau, réussissant ainsi une campagne médiatique sans précédent. Ceci avait amené plusieurs Ministres, Mohafez et hauts fonctionnaires à dénoncer publiquement l'agression. Le Ministre de l'Environnement avait fini par ordonner, par un décret ministériel du 5-10-1995, l'arrêt immédiat des travaux, mais le promoteur déterminé à poursuivre son agression, confiant dans son pouvoir, ses relations et son habileté, intenta alors une action en justice contre le Ministère de l'Environnement.

 

L'APSAD aurait normalement dû être partie à ce procès pour faciliter une issue favorable, selon le conseil de plusieurs magistrats. Malheureusement sa demande d'intervention trop tardive fut rejetée par le Conseil d'Etat, qui statua sur l'affaire le 24-3-2004. 

 

La décision du Conseil d'Etat, portant sur des détails juridiques et administratifs, est ambiguë et se base sur des rapports d'expertise contradictoires et dénués de toute valeur scientifique. Elle nous ramène au point de départ et pire encore, elle remet l'affaire entre les mains des différentes administrations, l'exposant aux diverses interprétations et conflits de compétence. Cette situation avait déjà causé un premier préjudice en 1995, lors d'une décision du Ministère des Municipalités de permettre au promoteur d'acheter illégalement une route municipale menant au Pont à partir de la route principale, pareille décision étant normalement du ressort de la Direction Générale de l'Urbanisme.

 

La décision du Conseil d'Etat donne surtout de nouveaux espoirs au promoteur, qui demanda alors son exécution au Ministère de l'Environnement. Celui-ci lui refusant à nouveau tous travaux, sur la base de l'article 12 de la Loi qui « interdit tout travail de quelque nature qu'il soit sur le Pont », le promoteur intenta un nouveau procès contre le Ministère, plus déterminé que jamais à coiffer notre sublime Pont Naturel d'un amphithéâtre, d'une maison au toit rouge, et d'on ne sait quoi encore....

 

Le promoteur étant capable d'user de moyens d'intimidation  redoutables pour arriver à ses fins, l'issue de ce nouveau procès est toujours incertaine vu la complexité juridique et administrative de ce cas unique dans les annales.

 

Nos craintes sont donc justifiées et le Pont Naturel est toujours en péril !

Seule une protection du site par l'UNESCO et des expertises internationales sont capables de le sauver.

 

Gladys Nader

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