Un projet de détecteurs de feux de forêt sur les rails à l’AUB
Un projet de détecteurs de feux de forêt est actuellement sur les rails à l’AUB. Ces détecteurs, uniques en leur genre, sont de la taille d’un téléphone portable, capables de détecter le taux d’humidité et les températures, ainsi que la fumée et l’intensité des rayons de soleil, et devront être déployés, normalement, sur l’ensemble des forêts à risque du Liban.
Le projet a été réalisé par les chercheurs de l’AUB et de l’Association de développement et de conservation des forêts (AFDC), menés par le Pr Imad el-Hajj, professeur en génie électrique et informatique. La première phase du projet a été financée par l’AFDC, et la seconde devrait l’être par le comité de recherche de l’AUB.
Le Pr el-Hajj a précisé que la création des détecteurs a été fondée sur une combinaison de technologies existantes, mais que le résultat est unique. Les détecteurs devront être placés en des zones stratégiques dans les forêts, et ils seront reliés à une connexion Internet, qui acheminera l’information vers un site dont la base de données sera accessible à une chambre d’opération commune. Celle-ci sera gérée par la Défense civile (ministère de l’Intérieur), l’armée libanaise (ministère de la Défense), les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement, et l’AFDC. Cette chambre a été aménagée par l’AFDC à travers un financement de l’Union européenne.
Ces détecteurs sans fil et fonctionnant aux piles seront utiles, selon leurs créateurs, à trois niveaux : la détection précoce des feux, la prévision, et la recherche environnementale. Ainsi, ils serviront à avertir les pompiers du déclenchement d’un incendie avant que les flammes ne consument la forêt. Les données collectées, grâce à eux, sur l’humidité et les températures, combinées à celles qui parviennent des stations météorologiques, aideront les scientifiques à mieux prévoir les conditions qui favorisent les feux de forêt. Ces données seront également précieuses pour la recherche environnementale.
Il reste donc à déployer les détecteurs sur l’ensemble des forêts du Liban, mais pour cela, l’équipe de chercheurs tente de trouver des sources supplémentaires de financement. « Quand ce système de détecteurs sera entièrement déployé, il contribuera à atténuer les effets des feux de forêt, a souligné le Pr el-Hajj. Cela ne suffira pas, bien sûr, à résoudre entièrement le problème, puisqu’il faut traiter bien d’autres aspects comme celui du défrichage des buissons secs. Mais si nous sauvons un kilomètre carré de forêt, cela en vaudra la peine, puisque tout dégât est presque irréversible. »